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Je suis assez content de cette photo de moi avec Freud, dans le jardin de l’Ecole de psychanalyse de Joao Pessoa, au Brésil. Elle indique mon respect au fondateur de la psychanalyse. Sans lui, cette discipline n’existerait pas. Respect ne veut pas dire dévotion. Freud n’est pas un fondateur de secte, comme beaucoup d’adversaires de la psychanalyse aimeraient le présenter. il s’est voulu scientifique et c’est dans cet esprit que je ne me suis pas privé de critiquer certains aspects de sa pensée, tout en remettant au gout du jour d’autres aspects bien oubliés aujourd’hui.

Notamment ceci, qu’il écrit dans sa « Science des rêves » : « ce qui différencie la psychanalyse de tout autre moyen d’interprétation des rêves, c’est qu’on confie l’interprétation au rêveur lui-même ». Cette méthode, il l’a appliquée sur lui-même dans ce livre ainsi que dans bien d’autres passages de son oeuvre : il analyse ses propres rêves, actes manqués, oublis, lapsus. Mais en bien d’autre endroits, il semble oublier complètement cette maxime en interprétant les rêves des autres, y compris dans « La Science des rêves » .

Alors l’analyste ne sert à rien? SI, il sert poser les bonnes questions au bon moment. il n’est pas muet comme une tombe, ainsi qu’il se pratique le plus fréquemment. il accompagne la recherche de l’analysant sans la précéder.

Lorsqu’un analysant me demande l’interprétation de son rêve je réponds toujours :  » mais c’est vous qui avez vécu votre vie. Vous avez donc en mémoire tous les éléments nécessaires à l’interprétation de votre rêve. Ces éléments, moi, je ne les ai pas, car je n’ai pas vécu votre vie, j’ai vécu la mienne. il est possible que certains éléments de votre mémoire soient devenus inconscients, du fait de leur aspect désagréable. On préfère toujours ne pas savoir ce qui est de l’ordre du désagréable. Justement, votre rêve vous donne un chemin d’accès à ces souvenirs. Laissez-vous aller à l’association libre, et vous remonterez le fil de votre mémoire cachée ». l’association libre, c’est le nom de la règle fondamentale : « dites tout ce qui vous passe par la tête, sans vous soucier , ni de logique, ni de chronologie, ni de décence ».

il s’agit bien de trouver les significations des rêves, et non de se contenter d’énoncer des signifiants ainsi que le professe la version lacanienne de la psychanalyse. Car c’est la raison du silence de certains analystes : pour eux, les significations sont sans importance, puisqu’il suffirait de parler. C’est là où je suis proche de Freud dans son intérêt pour les significations, et que je me suis éloigné de Lacan, que j’ai néamoins suivi pendant pas mal d’années… jusqu’à ce que j’aie suffisamment avancé pour comprendre cette différence.

C’est pourquoi on trouvera sur ce site de nombreuses analyses de mes propres rêves, par lesquelle je m’inscris dans la tradition du Freud de  » La science des rêves », le Freud qui analysait les siens et pas ceux des autres. Car c’est en comprenant les siens que l’on peut aider les autres à entendre les leurs. Par l’analyse de mes rêves, voie royale de l’accès à l’inconscient, je me suis trouvé moi-même, en retrouvant les éléments que ma mémoire avait oubliés, la plupart en rapport avec mon origine (conception, gestion naissance, petite enfance). Cela m’a donné une nouvelle assise dans ma vie, une confiance en moi dont j’étais auparavant bien en défaut.

Voilà ce que je peux apporter à un analysant : l’aider à baliser ce chemin vers lui-même. En ce sens l’analyse n’est pas une psychothérapie, mais un travail d’accouchement de soi-même. il se trouve que, en annexe, ce travail apporte soulagement , voire, disparition de symptômes.